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SOUS LE RÈGNE DE CHARLES Vl.
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XXXVIIL
i4i3, 28 février.
TESTAMENT DE JEAN DU DRAC, PRÉSIDENT AU PARLEMENT DE PARIS.
Jean du Drac, fils de Barthélemy du Drac, trésorier des guerres, était en 1381 avocat au Parlement. Deux ans auparavant il eut à soutenir un procès au Châtelet au sujet de la succession paternelle, contre son frère Berthelot du Drac, lequel, pour se venger d'un emprisonnement qu'il avait subi à raison de menaces pro­férées contre Jean du Drac, s'embusqua sur son passage dans le cloître Saint-Merry et le frappa d'un coup de dague; Jean, ainsi attaqué, riposta par un coup de couteau. A la suite de cette rixe sanglante, Berthelot du Drac prit la fuite et resta deux ans absent; revenu à Paris et réconcilié avec son frère, il obtint des lettres de rémission au mois de mai 1381 (Douet d'Arcq, Choix de pièces inédites relatives au règne de Charles VI, t.1, p. 21). Cet incident n'entrava point la carrière de Jean du Drac que nous retrouvons conseiller lai au Parlement à la date du 6 novembre 1392. U siégea à la grand' Chambre de 13g2 à 14o3, et le 26 mai 14o3 remplaça Jacques de Ruilly comme président des Requêtes du Palais. A l'ouverture du Parlement de iâo7, tous les présidents étant absents, le chancelier Arnaud de Corbie le délégua pour présider la séance du 15 novembre, malgré les protestations formulées par les maîtres des Requêtes de l'Hôtel. Le ier avril i4n, Jean du Drac recueillit la succession de Pierre Boschet et fut appelé au poste de quatrième président du Parlement. Il joua un rôle actif dans Ies proscriptions qui frappèrent les Armagnacs en 1412, et figure en tête des juges chargés de sévir contre les adhérents de ce parti; presque tous ceux qui participèrent à ces poursuites et qui se signalèrent par leur ardeur à servir la réaction cabochienne durent prendre le chemin de l'exil; s'il ne partagea point Ieur fortune, c'est que la mort l'enleva au début de l'année 1 h 13 ; le mercredi ier mars fut notifié au Parlement le décès de Jean du Drac, président in quarto loco, trespassa à Espineul les Saint Denis. Seigneur de Champagne-sur-Oise, il épousa Jacqueline d'Ay qui possédait, entre autres biens, 24 livres de chef cens sur plusieurs maisons sises à Paris, rue Saint-Jacques-de-la-Boucherie, et qui sur­vécut à son mari nombre d'années, bien que son épitaphe porte la date du 4 juin i4o4.'Tous deux furent inhumés à Saint-Merry (Arch. Nat., x1Ai478, fol. 113 v°; x1* 1479, fol. 1 v°, 154 v°, 197, 2125 -IC-oi, accord du 5 juin i4i 1). Le prési­dent du Drac laissa trois fils et quatre filles : les fils sont: Philippe, vicomte d'Ay,
4i.'